La Guerre d’Indochine, entre 1946 et 1954, offre une perspective exceptionnelle pour comprendre l’impact que peuvent avoir les pertes (au combat ou non) sur une organisation militaire, en l’occurrence le corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO). En effet, les troupes françaises, d’origine diverse (Europe, Asie et Afrique), doivent faire face aux difficultés propres à un théâtre d’opérations à la fois éloigné de la métropole et aux conditions environnementales particulières, marquées par un climat essentiellement tropical et des défis sanitaires importants, sur un vaste territoire très étiré aux infrastructures limitées et vulnérables. Par ailleurs, le conflit n’étant pas prioritaire, les ressources en soldats demeurent limitées jusqu’à la défaite française et au retrait des troupes de la péninsule. Enfin, il permet d’interroger l’articulation entre le régime des pertes en guerre et une forme de conflit spécifique (entre contre-guérilla dans un cadre asymétrique et guerre conventionnelle classique). Dès lors, en quoi les pertes constituent-elles un enjeu décisif de la Guerre d’Indochine ? Leur gestion impose-t-elle des contraintes opérationnelles particulières ? Quelles sont les réponses, à la fois médicales et militaires, à l’accumulation des pertes ? Qui sont les principaux acteurs du soin et comment établissent-ils des catégories propres à cette guerre ? Le conflit conduit-il à définir un nouveau régime de pertes, voire une économie de la blessure et de la maladie en contexte tropical ?

Comité d’organisation : Benoît Pouget (Mesopolhis), Paul Lenormand (SHD), Ivan Cadeau (SHD)

Comité scientifique : Benoît Pouget (Mesopolhis), Erica Charters (Oxford University), Ivan Cadeau (SHD), Paul Lenormand (SHD), Walter Bruyère-Ostells (SHD – Mesopolhis), Claire Miot (SHD), Elisabeth Anstett (ADES), Pierre Guyomach’ (CICR – ADES), Taline Garibian (UNIGE), Roderick Bailey (Oxford University), Sophie Gueudet (York University).