Séminaire conjoint du laboratoire Mesopolhis,

Organisé par l’axe transversal Etudes urbaines – Groupes sociaux spatialisés, institutions locales et politiques urbaines » et son « séminaire permanent de Marseillologie, l’axe 4 « Dynamiques socio-spatiales et mobilisations politiques » et l’axe 6 « Normes, déviances, savoirs de gouvernement »

Cette séance de séminaire transversal de Mesopolhis aborde les premiers résultats de terrain de la recherche comparative sur la dynamique des gangs à Marseille menée par l’équipe de l’« ERC Gangs » dirigée par l’anthropologue et urbaniste suisse Dennis Rodgers. Ce sera l’occasion d’analyser, à partir du cas marseillais, les questions de violence, de criminalité, de stigmatisation et d’exclusion urbaines en deux moments : premièrement, à travers la présentation d’enquêtes qui ont eu lieu pendant plusieurs mois dans trois différents quartiers urbains de Marseille (menées respectivement par Maroussia Ferry, Alice Daquin, ainsi que, conjointement, Dennis Rodgers et l’anthropologue danois Steffen Jensen), et deuxièmement par une mise en perspective comparative de Marseille avec les autres phénomènes de gangs et de ganglands urbains étudiés au Nicaragua (à Managua), en Afrique du Sud (à Cape Town), en Espagne (à Algeciras) et en Italie (à Naples).

Ce séminaire, outre le fait d’être une occasion de connaître les recherches de cette équipe, représente une très belle opportunité pour les chercheurs et chercheuses du laboratoire de tisser d’éventuelles collaborations avec Dennis Rodgers et son équipe. Dennis vient de recevoir l’appui de Mesopolhis pour une candidature à la chaire d’excellence A*Midex pour un projet autour du développement d’une notion relationnelle de la violence urbaine.

Programme

• 14h00 : Présentation de la demi-journée de séminaire (Cesare Mattina, Claire Bénit-Gbaffou, Audrey Freyermuth)
• 14h10 : Dennis Rodgers, « Introduction au projet ERC GANGS »
• 14h20 : Maroussia Ferry, « De la « malédiction » à la destruction : mémoires plurielles et réputation criminelle au sein du processus de démolition d’un quartier du Nord de Marseille » 14h50 : Alice Daquin, « Entre le quartier et l’État : les mères d’une cité marseillaise comme nouvelles intermédiaires politiques du quotidien »
• 15h20 : Dennis Rodgers et Steffen Jensen, « De la violence urbaine : comprendre l’économie politique plurielle et relationnelle de l’insécurité dans une cité marseillaise »
• 15h50 : Questions des participants au séminaire et premier débat
• 16h10 : pause
• 16h30 : Dennis Rodgers, Alice Daquin et Maroussia Ferry, « Sortir (ou pas) de la marseillologie ? Mises en perspective comparative des résultats des recherches sur Marseille avec les autres terrains internationaux de l’ERC Gangs »
• 16h50 : Débat avec les participants et perspectives de collaboration avec Mesopolhis
• 17h30 : Conclusions

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Contact : cesare.mattina-at-univ-amu.fr

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Bio des intervenants :

Dennis Rodgers

Dennis Rodgers est professeur de recherche à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) de Genève (Suisse), où il dirige le projet ERC GANGS (« Gangs, Gangsters and Ganglands: Towards a Global Comparative Ethnography »). Ses publications récentes incluent « Entre mémoire du passé et anticipation du futur : Guerres, gangs et vendettas au Nicaragua », dans l’ouvrage dirigé par Catherine Courtet, Mireille Besson, Françoise Lavocat et François Lecercle, La mémoire du futur (Rencontres Recherche et Création du Festival d’Avignon), Paris, CNRS éditions, 2022, ainsi qu’un numéro spécial bilingue du Swiss Journal of Sociocultural Anthropology /Revue suisse d’anthropologie sociale et culturelle (n°29, 2024) sur « La loi des hors-la-loi : l’ordre et la loi au sein, avec et au-delà des groupes criminels » (co-dirigé avec Martin Lamotte, CITERES).

Maroussia Ferry

Maroussia Ferry est anthropologue, maîtresse de conférences à l’École normale supérieure (ENS) et membre du Centre Maurice Halbwachs (CMH). Ses recherches portent sur les héritages des bouleversements sociaux, notamment les rapports de genre et les économies morales, qui ont suivi l’effondrement de l’empire soviétique en Géorgie. Elle mène également des recherches avec l’ERC GANGS (IHEID, Genève) sur les dynamiques mémorielles à l’oeuvre dans un quartier du Nord de Marseille alors que sa démolition totale était en cours dans un contexte de spéculation foncière. Parmi ses dernières publications : « « Elles triment, ils flambent » : crise et valeur improductive de l’argent féminin en Géorgie postsoviétique », Terrain (n° 78, 2023), et « Regards féminins sur l’ordre légal des « voleurs dans la loi » en Géorgie postsoviétique : concurrencer les lois de l’État, entre morale partisane et formalisme juridique », Swiss Journal of Sociocultural Anthropology /Revue suisse d’anthropologie sociale et culturelle (n°29, 2024).

Alice Daquin

Alice Daquin est doctorante au Département de sociologie et d’anthropologie de l’IHEID de Genève et membre du projet de recherche ERC GANGS. Ses recherches portent sur les quartiers populaires, les dynamiques familiales et de genre, et les engagements politiques des habitant.es à partir de leur espace de vie. Elle explore, par ailleurs, des méthodologies collaboratives, audio-visuelles et féministes qu’elle mobilise dans ses recherches ethnographiques et leurs diffusions. Sa thèse, basée sur l’ethnographie d’une cité marseillaise, analyse l’existence d’un maternalisme politique ordinaire, selon lequel les mères deviennent des intermédiaires clés entre l’État et les habitant.es des quartiers populaires. Ses dernières publications portent sur « Coalitions de care en temps de crise sanitaire : une reconquête morale et politique des quartiers populaires », Cahiers du Genre (n°72, 2022) et « Mères des quartiers populaires : des intermédiaires sur le fil », The Conversation, 31 juillet 2023.

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