PERONA Océane

Coordonnées

oceane.perona@univ-amu.fr

Maîtresse de conférences en sociologie à Aix-Marseille Université depuis 2019, j'ai travaillé sur les enquêtes policières dans les affaires de violences sexuelles en France, et sur les violences dans les séparations parentales au Québec.

Mes recherches actuelles portent sur l'articulation vie privée/vie professionnelle des métiers d'ordre, ainsi que sur les modalités de dénonciation des violences sexuelles sur les réseaux sociaux.

Fonctions

Maîtresse de Conférences en Sociologie

Membre du laboratoire junior « Visage : analyse des violences fondées sur le genre »

Chercheuse associée au partenariat de recherche canadien « Séparation parentale, recomposition familiale »

Membre du projet franco-allemand « Saisir l’Europe – Europa als Herausforderung »

Membre du projet ANR-DFG Cultures Pénales Continentales – Strafkulturen

Travaux universitaires

Titre de la thèse : Le consentement sexuel saisi par les institutions pénales – Policiers, médecins légistes et procureurs face aux violences sexuelles
Soutenue le 23 novembre 2017 à l’Université de Paris Saclay, Guyancourt

Thèse récompensée par le Prix Gabriel Tarde de l’Association Française de Criminologie (2018)

Domaines des recherches

Sociologie de la déviance :

  • Violences sexuelles ;
  • Violences conjugales ;
  • Violences entre parents séparés

Sociologie du droit et de la justice :

  • Théorie féministe du droit
  • Consentement sexuel et droit
  • Inégalités sociales en justice

Sociologie de la police :

  • Culture professionnelle policière
  • Travail policier dans les services d’investigation
  • Articulation vie privée/vie professionnelle dans les métiers d’ordre

Sociologie des réseaux sociaux :

  • Dénonciation des violences sexuelles en ligne
  • Communication policière en ligne

Sociologie de l’action publique :

  • Collaborations entre policiers et associations féministes
  • Politiques pénales contre les violences de genre

Animation scientifique, responsable de programme

Coresponsable de l’axe 6 du Mesopolhis « Normes, déviance et savoirs de gouvernements » avec Audrey Freyermuth

Productions

2021 ; The Police and Sexual Violence, in Policing in France, de Maillard, J. et Skogan, W.G. (dir), New-York : Routledge, p.326-341

Police treatment of victims of sexual violence in France has been denounced by women’s movements for decades. Police officers have been blamed for hostility towards the complainants themselves. Research in social psychology and criminology has examined the attrition of rape cases as they proceed through the criminal justice system, identifying gender stereotypes along the way. This study of units specializing in rape investigations finds that the dimensions along which officers prioritize cases are the product of professional routines rather than gender stereotypes. These lead officers to value complex cases, those with an unknown suspect, and offenders considered dangerous. These criteria structure their efforts and shape any resulting criminal sanctions.

 

(2018) Déqualifier les viols : une enquête sur les mains courantes de la Police Judiciaire, Droit et Société, 2 (99), p.341-355.
Résumé : Cet article interroge le rôle policier dans le traitement pénal des viols, négligé par la sociologie et la critique féministe du droit des violences sexuelles. A partir de l’étude des mains courantes enregistrées par un service de Police Judiciaire, il revient sur une des conclusions de la théorie féministe du droit, à savoir que le traitement pénal des viols est principalement déterminé par la formulation de la règle de droit. Les données mobilisées sont issues d’une ethnographie de dix mois dans un service de Police Judiciaire et de l’exploitation des archives de ce service. L’enquête met en évidence la faible autonomie de la Police Judiciaire en matière de traitement des viols du fait de contraintes structurelles et politiques. Elle montre ensuite que la déqualification des plaintes varie suivant la proximité relationnelle entre la victime et le suspect, et dépend de l’interprétation policière de la passivité des victimes.

 

(2017) Médecins légistes et policiers face aux expertises médico-légales des victimes de violences sexuelles, Déviance et Société, 42 (3), p. 415-443.
Résumé : Cet article s’intéresse aux expertises médico-légales des victimes de violences sexuelles et aux relations entre les policiers demandeurs de ces rapports et les médecins légistes qui les rédigent. Notre analyse distingue deux situations : celles où le certificat médical fait état de constats de lésion, et celles où le certificat ne constate aucune lésion physique. Cette dernière situation met à l’épreuve les rapports entre policiers et médecins légistes, et montre que chacun des deux groupes professionnels entretient des rapports différents à la victime.

 

(2017) La difficile mise en œuvre d’une politique du genre par l’institution policière : le cas des viols conjugaux, Champ Pénal/Penal Field [en ligne], vol. XIV.
Résumé : À partir d’une observation du travail d’un service de Police Judiciaire, cet article souligne les limites de la mise en œuvre de la politique de lutte contre les viols conjugaux par l’institution policière. Les enquêtes sur des viols entre conjoints sont dépréciées par les policiers. Ce désintérêt est lié aux difficultés éprouvées par les enquêteurs pour attester l’absence de consentement des victimes. La dévalorisation des viols conjugaux s’explique aussi par le décalage entre ce type d’enquêtes et le travail d’investigation en Police Judiciaire, tel qu’il est idéalisé par les policiers.

 

(2016) « Sexualität und Strafe. Der Forschungsstand in Frankreich », 11. Beiheft der Zeitschrif « Kriminologisches Journal », p.282-295
Résumé : Cet article propose une revue de la littérature existante en France sur la question des violences sexuelles. Il distingue tout d’abord les travaux centrés sur les institutions pénales, dans une optique de sociologie des institutions de contrôle social, mais qui jusqu’au tournant des années 2000 témoignent d’un certain hermétisme vis-à-vis de la sociologie des rapports de genre. Il s’intéresse également aux travaux juridiques s’inscrivant dans une optique de critique féministe du droit et cherchant à expliquer l’attrition entre le nombre de plainte et le nombre de condamnations. Il identifie également une deuxième catégorie de travaux, produits par des historiens, des politistes et de sociologues, qui s’intéressent aux évolutions de la sensibilité collective vis-à-vis du viol, et à la définition des violences sexuelles comme problème public durant la seconde moitié du 20ème siècle. Enfin, l’article restitue les différents travaux qui se sont attachés à quantifier les viols, à partir de sources administratives, d’enquêtes en population générale ou encore de données produites par les associations spécialisées. La plupart de ces recherches cherchent à cerner le « chiffre noir » des violences sexuelles, qui correspond aux actes qui n’ont pas été dénoncés aux institutions pénales.

(2015) Avec le Collectif TMTC « L’horizon vertical de la recherche », Socio-logos [En ligne], 10
Résumé : Si les doctorants contribuent au même titre que les chercheurs « en poste » à l’élaboration de la production scientifique, ils n’occupent pas pour autant une place stabilisée dans l’espace académique et gardent administrativement le statut d’étudiant tout au long de leur thèse. Cet article se propose d’étudier le processus de socialisation de ces « apprentis chercheurs » dans deux laboratoires en sciences sociales au sein desquels l’horizontalité dans les rapports entretenus entre titulaires et doctorants est valorisée. Il entend montrer comment ces structures façonnent leurs membres au cours des années de thèse, mais aussi la manière dont les doctorants, entre ressources et contraintes, « travaillent » leur institution par des opérations de (dés) investissement ou de (ré)appropriation de dispositifs conçus pour, avec ou par eux dans les laboratoires. A travers les modes d’organisation et d’agencement de certaines activités, les modalités de prise de parole dans les arènes du laboratoire, voire dans les sollicitations des doctorants en direction des titulaires, réapparaissent des marqueurs de relations hiérarchiques. C’est cette tension entre une politique d’horizontalité et le constat d’une verticalité structurant la socialisation des doctorants au sein des laboratoires que ce collectif d’auteurs se propose d’interroger afin de saisir les déterminants sociaux et institutionnels de cette socialisation de laboratoire.