Comment se font les administrations municipales de la sécurité

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Expertise, sécurité et politique locale à Lyon, Nice, Rennes et Strasbourg de 1995 à 2020Audrey Freyermuth (Sciences Po Aix, Mesopolhis)


En étudiant la naissance et les réorganisations des administrations municipales dédiées à la sécurité entre 1995 et 2020 à Lyon, Nice, Rennes et Strasbourg, nous montrons comment les dynamiques du jeu politique local favorisent la disqualification et la consécration de savoir-faire et d’expertises qui, en retour, contribuent à la technicisation et à l’institutionnalisation de la sécurité dans le cadre municipal. Si les recompositions politiques contribuent à une reconfiguration des administrations locales par la création de services et de rôles spécifiquement dédiés à la sécurité et à la tranquillité publiques, les dynamiques du jeu politique local orientent également le recrutement des responsables de ces services. À travers la comparaison des trajectoires et des ressources professionnelles des agents retenus ou gardés à distance de l’administration municipale, l’article montre que la sélection de ces nouveaux professionnels de la sécurité dont les profils sont très hétérogènes, est dépendante des rapports de force politiques locaux. Plus particulièrement, la disqualification singulière des savoir-faire policiers à Rennes apparaît comme un levier de mise en conformité politique de la sécurité qui rend possible son institutionnalisation.Le vote n’est-il qu’une affaire de chiffres ? C’est l’impression que peut donner une chronique de l’élection focalisée sur la courbe des intentions de vote ou sur les pourcentages de composition ou de distribution des voix. Pourtant, si le vote demeure fondamentalement une opération de comptage et de décomptage, il ne suffit pas de compter les voix pour comprendre comment les électrices et les électeurs perçoivent l’offre électorale, interprètent ses enjeux et font finalement leur choix. À partir d’une longue enquête réalisée au plus près des citoyens, à la fois qualitative et quantitative, les contributions de ce livre interrogent le poids des trajectoires sociales et des contextes de leur existence sur les façons de voter. Menée tout au long de la séquence électorale de 2017, l’enquête montre la persistance de l’ancrage social du vote face à un désordre inédit de l’offre électorale. Elle propose de renouveler la sociologie des variables sociales qui façonnent les préférences électorales.


Article paru dans la revue Gouvernement et action publique 2023/3 (VOL. 12), pages 151 à 175. DOI : 10.3917/gap.233.0151

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