HyFlex . A*Midex
Dessiner la transition vers l’hydrogène dans les territoires : quelle flexibilité des projets entre risques environnementaux et risques socio-politiques ?
Durée : 2023-2026
Financement : Amidex à travers l’appel Transition en action de l’Institut méditerranéen pour la transition environnementale (ITEM)
Porteur : Mesopolhis
Equipe projet
Coordination scientifique
Pierre FOURNIER, pierre.fournier@univ-amu.fr (Mesopolhis)
Partenaires membres d’ITEM
MESOPOLHIS (contact : Maurice OLIVE, maurice.olive@univ-amu.fr)
IMBE (contact : Irène XUEREF-REMY, irene.REMY-XUEREF@univ-amu.fr)
Chercheurs impliqués à Mesopolhis
Pierre FOURNIER, Professeur de sociologie
Maurice OLIVE, Maître de conférences en science politique
Antoine DOLEZ, Postdoc en sociologie
Hélène JEANMOUGIN, Postdoc en sociologie
Cesare MATTINA, Maître de conférences en sociologie
Appuyés par
Adrien CHATEAUREYNAUD, Secrétaire général
Stéphanie MEIRANESIO, Gestionnaire
Vanina BEAUCHAMPS-ASSALI, Data Manager
Jean-Baptiste BERTRAND, Analyse de données standardisées
Le dérèglement climatique impose de chercher des solutions de décarbonation des activités humaines mais la mise en œuvre de ces solutions sur les territoires peut ouvrir sur d’autres menaces. S’agissant du développement de l’hydrogène comme substitut aux hydrocarbures, les projets industriels présentent-ils un bilan entre bénéfices et risques qui soit si clair qu’ils s’imposent d’évidence ? Ou le parcours pour les réaliser connaît-il des inflexions pour composer avec de multiples risques ? Certains risques sont avancés comme source de légitimation (comme le risque climatique à combattre), d’autres comme freins potentiels au projet (comme les risques technologiques à prévenir sur les territoires de production et de consommation). De même, ce parcours se précise-t-il au gré d’opportunités telles que des changements de politiques publiques incitatives, des allègements d’endettement par l’inflation, l’engagement de la population en soutien pour avoir le sentiment d’agir sur le climat et en faveur de la réindustrialisation… C’est ce mouvement itératif de design dans un jeu de forces parfois contraires que le présent programme de recherche entend éclairer à travers l’examen d’un projet industriel à forts enjeux territoriaux, saisi en train de se formuler. A cette fin, il propose d’intégrer les capacités d’analyse des sciences de l’environnement et des sciences de la société pour déterminer la valence des risques et opportunités et pour pister leur prise en considération ou leur ignorance par les acteurs impliqués. Parmi ces risques et opportunités, une attention particulière sera accordée aux effets contradictoires du recours à l’hydrogène sur le climat et sur la qualité de l’air : l’hydrogène produit par électrolyse évite la mobilisation de méthane à effet de serre mais la fugacité de l’hydrogène représente potentiellement un risque de fuites vers l’atmosphère qui provoquent indirectement un effet de serre additionnel, une augmentation de la pollution en ozone troposphérique et une destruction de la couche d’ozone stratosphérique qui protège les organismes vivants des UV nocifs du soleil. Du côté socio-politique, on trouve pareilles ambivalences en faveur du projet (comme relais d’activité face à la limitation des énergies carbonées, comme source de revenus pour les collectivités locales, comme attestation de mobilisation collective contre la crise environnementale…) et en sa défaveur (face à des risques financiers, à des risques sanitaires, à des conflits d’usage autour des terrains mobilisés, au défaut de prise en considération des citoyens dans les décisions sociotechniques, au défaut de transparence dans la gestion de l’argent public…).
Les sciences sociales savent que les controverses sociotechniques, le soutien des populations, les dispositifs de politique publique encadrant la transition énergétique pèsent sur la trajectoire de tels projets mais les répertoires suivant lesquels ces risques et opportunités s’articulent à l’échelle locale et dans leurs interactions avec des échelles nationales et internationales sont encore mal connus. Le suivi du projet au plus près du territoire pendant sa phase de définition doit contribuer à éclairer ces questions et, notamment, à voir comment la rhétorique de la promesse dans divers domaines vient s’inscrire en écho à la rhétorique de l’injonction sur les enjeux environnementaux.