Axe transversal « Études urbaines »
Groupes sociaux spatialisés, institutions locales et politiques urbaines
Axe coordonné par
Claire Bénit-Gbaffou & Cesare Mattina
L’axe transversal Etudes urbaines vise à fédérer des chercheurs et chercheuses du laboratoire Mesopolhis qui, dans les différents axes, développent, centralement ou de façon incidente, des recherches sur la ville ou sur des objets urbains. L’identité multidisciplinaire du laboratoire (qui regroupe sociologues, politistes, historiens, urbanistes, géographes, démographes) ; l’ancrage de différentes traditions d’études locales et politiques (chez les politistes, l’analyse localisée du politique ; chez les sociologues, celle des dynamiques sociales urbaines, et l’héritage d’un atelier collectif marseillais), nous incitent aujourd’hui à proposer cet espace où croiser les approches disciplinaires autour de la ville et de la question du pouvoir.
Le cœur de l’analyse de cet axe, et son originalité à l’échelle des laboratoires de recherche nationaux travaillant sur l’urbain, est de tenir ensemble trois approches permettant d’analyser la question du pouvoir en ville, dans la ville, et sur la ville :
- L’analyse des groupes sociaux, leurs distributions et leurs ancrages spatiaux, leurs alliances, côtoiements et rivalités dans l’espace urbain ;
- L’analyse des batailles politiques, partisanes ou institutionnelles pour gouverner la ville : les acteurs, les enjeux, les sites et les objets
- L’analyse des politiques mises en œuvre dans l’espace urbain par des institutions publiques à différentes échelles : leur généalogie, leurs instruments et leurs effets spatiaux.
Ces approches demeurent souvent disjointes, ou associées seulement deux à deux, du fait de leur ancrage disciplinaire dominant (respectivement, la sociologie, la géographie et l’anthropologie urbaines pour la première, la science politique pour la seconde, l’urbanisme pour la troisième). Nous faisons le pari d’un dialogue fructueux au sein du laboratoire, à l’Université d’Aix Marseille et au-delà, à travers la mise en place de différentes initiatives prenant la ville comme objet de recherche, parfois appuyées sur des projets pédagogiques, et tentant de tenir ensemble ces trois dimensions.
Cet axe transversal s’adosse principalement aux axes 4 : Dynamiques socio-spatiales et mobilisations politiques, et 6 : Normes, déviances, savoirs de gouvernement du laboratoire. Il est structuré en plusieurs initiatives, de nature et de temporalités diverses, et est ouvert aux propositions des collègues qui souhaitent s’y inscrivent.
1- L’ Atelier de Lecture « Gouverner la ville » propose des débats autour de lectures approfondies, collectives et régulières sur des corpus de textes. Une première édition de cet atelier de lecture s’est organisée en 2021-22 : sept séminaires sur les Community Power Studies anglosaxonnes, autour de la question de « qui gouverne la ville ? » et des débats entre modèles polyarchiques et élitistes du pouvoir urbain. Il continue en 2022-23 sous la forme d’un séminaire de lecture offert en Master 1 à l’IEP d’Aix.
2- L’« Atelier Marseille 4-5 » : Une initiative universitaire pour soutenir le débat public et l’action collective dans le 4-5 à Marseille
Une initiative universitaire – pendant trois ans (2022- 2025), il s’agit d’impliquer des étudiants et leurs enseignants dans des projets et recherches sur les 4 et 5ème arrondissements de Marseille, en rendant ces travaux accessibles au public afin de soutenir le débat, l’action publique et collective, et le développement du quartier pour tous ses habitants, avec les acteurs locaux intéressés par un regard indépendant, critique et constructif
3- Le Séminaire Permanent de « Marseillologie » ouvre un lieu de réflexion, d’échange et de partage de travaux de sciences sociales en cours et à venir sur Marseille et sa métropole. A travers l’organisation de journées d’études thématiques, centrées sur la mise en perspective et en comparaison des terrains urbains marseillais avec d’autres terrains urbains en France et à l‘étranger, il s’agit de consolider un collectif de chercheurs (et de jeunes chercheurs) dont les recherches multidisciplinaires, ancrées dans l’espace marseillais, interrogent la spécificité et la banalité de cette ville.
Les coordinateurs de l’axe Etudes Urbaines « Gouverner la ville »
Claire Bénit-Gbaffou est géographe-urbaniste à Mesopolhis (AMU-CNRS-Sciences Po Aix) et à Aix-Marseille Université.
Elle s’intéresse à l’activisme institutionnel et au changement urbain, trouvant une inspiration dans les travaux (nord-américains) en urban politics, la sociologie politique (nord-américaine et brésilienne) de l’activisme institutionnel, et dans les travaux (français et européens) sur le municipalisme. Elle a travaillé sur le gouvernement du commerce informel, puis des parcs et jardins, à Johannesburg ; s’intéressant depuis peu à celui des parcs urbains et espaces publics à Marseille.
Cesare Mattina est sociologue à Mesopolhis (AMU-CNRS-Sciences Po Aix) et à Aix-Marseille Université.
Ses travaux de recherche portent sur le gouvernement des villes. Il travaille à la fois sur les grandes villes, à partir de ces recherches sur l’influence des phénomènes clientélaires sur la hiérarchisation des groupes sociaux (Marseille), et sur les plus petites villes et communes à faible densité et à présence industrielle (la chimie lourde et nucléaire civil en France et en Italie).