Laurent Mucchielli – « Penser la violence »
Rhizome 80-81 – « Échos de la violence », été 2021.
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« Des faits divers criminels abondamment relayés par les médias et les réseaux
sociaux jusqu’aux manifestations de rue, en passant par toutes les formes d’insultes et de harcèlements, notre société est saturée par l’usage du mot « violence ». Aucun territoire, aucun métier, aucune scène de la vie sociale ne semblent y échapper. Dans le débat public, « la violence » se dit généralement au singulier et elle n’a pas de contenu précis prédéterminé. C’est qu’il ne s’agit pas d’une catégorie d’analyse, mais d’une catégorie morale. Plus qu’une qualification de faits, il s’agit en réalité d’une disqualification de faits. La violence est quelque chose que l’on condamne. C’est de surcroît quelque chose dont on s’inquiète : « l’augmentation de la violence ». »