Soutenance d’Habilitation à diriger des recherches – Cesare Mattina

Jeudi 4 septembre 2025 | à partir de 14h | Université lumière Lyon 2

Nous avons le plaisir de vous convier à la soutenance HDR de Cesare MATTINA, prévue le jeudi 4 septembre 2025 à partir de 14h à l’adresse suivante : Salle DEMETER 206 – Université lumière Lyon 2 – 4bis rue de l’université – 69007 Lyon.

Réalisés dans le domaine des sciences sociales, ses travaux portent sur le thème suivant : « Ordres sociaux industriels. Entreprises-territoires et groupes sociaux hégémoniques dans les villes et les territoires mono-industriels à enjeux environnementaux »

La soutenance sera publique (salle de 50 places). Elle durera jusqu’à environ 18h-18h30 et sera suivie d’un pot dans la salle BEL142 du même bâtiment.

Membres du jury :

• M. Jean-Yves AUTHIER, Professeur de sociologie, Université Lumière Lyon 2 – Centre Max Weber, garant de l’HDR
• M. Gilles PINSON, Professeur de science politique, Sciences Po Bordeaux – Centre Emile Durkheim, rapporteur
• M. Nicolas RENAHY, Directeur de recherche en sociologie, Institut National Recherche Agronomique – CESAER, rapporteur
• Mme Hélène REIGNER, Professeure d’Urbanisme/aménagement du territoire, Aix-Marseille Université – LIEU, rapportrice
• Mme Annamaria ZACCARIA, Professeure des Universités, Università degli Studi di Napoli Federico II, examinatrice
• M. Michel GROSSETTI, Directeur de recherche en socilogie émérite, CNRS – LISST Toulouse, président du jury

L’HDR comporte trois volumes :

Le volume 2 retrace le parcours du chercheur, le volume 3 est composé par ses principales publications. Ces deux volumes portent le titre « Avec qui gouverne-t-on les villes ? Groupes sociaux, entreprises industrielles et hégémonie politique dans les territoires urbains en France et en Italie ». Le volume 1 est un manuscrit original et inédit.

Résumé du volume original (volume 1) :

« Ordres sociaux industriels. Entreprises-territoires et groupes sociaux hégémoniques dans les villes et les territoires mono-industriels à enjeux environnementaux »

Quels sont les groupes sociaux et socio-professionnels qui gouvernent en coalition les petites et moyennes villes industrielles ? Comment évoluent les modalités de l’hégémonie politique dans le temps long des installations mono-industrielles de la chimie et du nucléaire ? Quelle est la part des transformations économiques et celles des mobilisations environnementales dans les transformations existant depuis les années 1970 ? Tels sont les questionnements principaux de ce volume original de l’Habilitation à diriger les recherches

Il se fonde à la fois sur l’analyse de la littérature empirique et théorisée sur la question du pouvoir et des groupes sociaux à l’échelle locale et sur des travaux d’enquêtes socio-historiques, menés depuis une quinzaine d’années par l’auteur de ces lignes, sur plusieurs terrains mono-industriels de la chimie lourde et du nucléaire en France et en Italie : le site de chimie lourde de Château-Arnoux-Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence (04) et celui Solvay à Rosignano Marittimo en Toscane (en province de Livourne) ; les sites nucléaires de Cadarache dans le nord des Bouches-du-Rhône (13) et de Saluggia situés au Piémont, ainsi que le site de production électronucléaire de Trino ( situés en province de Vercelli), ces deux derniers étant en démantèlement.

La thèse centrale défend l’existence d’ordres sociaux industriels locaux, formés par des alliances hégémoniques entre groupes sociaux, évoluant selon les configurations historiques. Ces ordres dépassent le simple cadre de la ville-usine pour façonner des « entreprises-territoires ». Le travail montre comment ces ordres se sont stabilisés, puis déstabilisés à partir des années 1980, moins sous l’effet des mobilisations environnementales que de mutations productives et économiques multiscalaires, entraînant, selon les sites, un affaiblissement des groupes dominants.

Ce travail d’HDR se compose de trois parties : la première est une revue de la littérature américaine et européenne (depuis les années 1920) sur le pouvoir local dans les villes en relation avec les questions des stratifications sociales, de la répartition du pouvoir et des ressources, des relations, tensions et équilibres entre les différents groupes sociaux. La deuxième partie traite des modalités socio-historiques de la structuration du pouvoir des entreprises industrielles et de la domination des patrons et dirigeants d’entreprise sur l’espace local au travers de la hiérarchisation urbaine des groupes sociaux dans les villes et territoires industriels à faible densité. La troisième partie, abordant les processus de mise à l’épreuve des ordres sociaux industriels à partir des années 1970-1980, montre que la remise en question du pouvoir de l’entreprise-territoire mono-industrielle vient moins du surgissement d’enjeux environnementaux liés aux accidents, aux pollutions et aux mobilisations environnementales que des phénomènes dérivant de dynamiques productives et économiques structurelles à différentes échelles (internationale, nationale, locale) et affaiblissant, par les baisses d’emploi l’aura bienfaitrice de ces entreprises et leurs groupes sociaux hégémoniques.