
Le MESOPOLHIS a le plaisir d’accueillir Victoria Abrahamyan du 1er octobre au 31 décembre 2025.
Victoria Abrahamyan est titulaire d’une maîtrise en études moyen-orientales et d’un doctorat en histoire contemporaine. Elle est post-doctorante à la Maison d’Histoire de l’Université de Genève depuis février 2024.
Ses travaux sont en lien avec l’axe 5 « Violence, Crises et Conflictualités contemporaines » du MESOPOLHIS, dirigé par Benoît Pouget.
Titre et résumé du projet :
« Gestion et identification des morts de la Première Guerre mondiale en France et en Grande-Bretagne, 1914-1939 »
Les pratiques médico-légales visant à identifier les soldats tombés au combat, à déterminer le sort du cadavre et, dans de nombreux cas, à découvrir la nature des violences infligées à leurs corps sont devenues un aspect standard des efforts post-conflit contemporains. Plutôt que de considérer cela comme acquis, une perspective historique révèle comment la médecine légale de guerre est apparue, comment les progrès de la médecine et de la science ont influencé la perception humaine de la mort et comment ces changements ont façonné les pratiques et les récits commémoratifs d’après-guerre.
Dans ce contexte, la Première Guerre mondiale et l’entre-deux-guerres fournissent un cadre convaincant pour explorer la genèse de la médecine légale de guerre moderne. Les recherches existantes ont mis en évidence les immenses défis posés par le nettoyage des champs de bataille, en particulier l’identification des cadavres. Bien que l’on ait tenté d’utiliser des étiquettes nominatives pour la reconnaissance, un grand nombre de morts n’ont pas été identifiés au lendemain de la guerre. Cette recherche vise à examiner les pratiques d’exhumation, la gestion des corps, les techniques d’identification, ce que l’on appelle le « régime des noms » et la question des personnes disparues, qu’il s’agisse de personnes véritablement portées disparues ou de personnes délibérément rendues « disparues». En outre, cette étude interroge le rôle de l’entreprise coloniale dans l’élaboration de ces pratiques. En mettant l’accent sur l’empire, cette recherche cherche à contribuer à des conversations scientifiques plus larges sur la mémoire de la guerre et la commémoration. Elle vise à refléter plus précisément la composition multiethnique des forces alliées et à mettre en lumière les dimensions impériales distinctes de la mort, de l’identification des cadavres et des méthodologies médico-légales employées dans la période d’après-guerre.
📨 Contact : victoria.abrahamyan[at]unige.ch