Article d’Omar Fassatoui : « De la judiciarisation du racisme en Tunisie. Avancées et limites »
Article d’Omar Fassatoui dans Racismes anti-Noirs en Afrique du Nord, Tumultes, n°63, Éditions Kimé, 15 novembre 2024
Résumé de l’article :
Cet article explore la judiciarisation du racisme en Tunisie, en mettant en lumière les avancées et les limites de la loi n°50-2018 relative à l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Adoptée en réponse à une pression croissante tant nationale qu’internationale, cette loi visait à transposer les dispositions de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale dans la législation tunisienne, une initiative rendue possible grâce à l’ouverture démocratique post-révolution de 2011. L’article examine le processus d’adoption de cette loi, soulignant les défis rencontrés dans un pays où la reconnaissance officielle du racisme a longtemps été absente. Il nuance les apports d’une approche strictement juridique de la question du racisme, arguant qu’elle est insuffisante au vu de l’enracinement profond du phénomène dans la société tunisienne.
Malgré les avancées législatives, la mise en œuvre effective de la loi n°50-2018 reste limitée, illustrée par le faible nombre de condamnations depuis son adoption et l’échec de la mise en place des structures qu’elle prévoyait, comme la Commission nationale de lutte contre la discrimination raciale. Bien que la loi constitue un pas en avant significatif dans la reconnaissance légale du racisme en Tunisie, une approche plus holistique, qui inclurait des mesures éducatives, médiatiques et sociales, serait plus appropriée pour combattre efficacement le racisme et promouvoir une société tunisienne plus inclusive.
Présentation de ce numéro spécial de Tumultes en collaboration avec le CAREP Paris