Cesare Mattina & Pierre Fournier
« Les territoires des transitions énergétiques Nucléaire et énergies renouvelables en Italie et en France », Karthala/MMSH, 352 p.
Sous la direction de Cesare Mattina, Elisabetta Bini, Barbara Curli et Pierre Fournier
Descriptif
La « transition énergétique » est aujourd’hui présentée dans le débat public sur le mode de l’évidence, comme si nos sociétés allaient connaître un même mouvement pour passer des mauvaises énergies fossiles aux bonnes énergies renouvelables. L’analyse sous le seul angle des politiques internationales ne suffit cependant pas à en saisir les conditions. Dans cet ouvrage, les auteurs proposent d’observer les réorientations énergétiques au présent comme au passé, « par le haut » comme « par le bas », telles qu’elles se négocient localement dans les territoires d’installation du nucléaire et des énergies renouvelables photovoltaïques et éoliennes.
Les enquêtes socio-historiques menées dans différents contextes locaux en Italie et en France motivent la comparaison entre ces deux pays de la Méditerranée, contrastés en termes de mix énergétique et de dynamiques de choix : avec un nucléaire en déconstruction en Italie et toujours dominant dans la production électrique française ; avec des développements d’énergies renouvelables plus avancés en Italie qu’en France ; et avec des difficultés semblables pour se défaire du pétrole et du gaz. Dans les deux cas, les processus territoriaux de transition énergétique interrogent les choix des politiques publiques oscillant entre la décentralisation régionale et la tentation constante de recentralisation étatique.
Ce projet de recherche franco-italien est dirigé par Cesare Mattina et Pierre Fournier, sociologues au laboratoire Mesopolhis (CNRS-AMU-Sciences Po Aix) ; et, côté italien, par les historiennes Elisabetta Bini (université de Naples Federico 2) et Barbara Curli (université de Turin).
Ont aussi contribué à cet ouvrage : Vincent Baggioni, Giovanni Carrosio, Stéphanie Dechézelles, Elena Greco, Mathieu Leborgne, Davide Pellegrino, Ivano Scotti et Elisabetta Vezzosi.
Sommaire
Introduction – Elisabetta Bini, Barbara Curli, Pierre Fournier, Cesare Mattina,
Pour une socio-histoire localisée des transitions énergétiques
Partie 1 – Implanter les énergies : territoire d’accueil ou territoire-acteur ?
Barbara Curli, Le démarrage du nucléaire italien au Piémont : intérêts privés, politique nationale et relationsinternationales (1956-1959)
Cesare Mattina, Davide Pellegrino, Pro et anti face aux projets nucléaires dans l’Italie du Nord des années 1950-1960
Elisabetta Bini, Relancer l’État atomique. Industrie, territoire et société en conflit autour du programme nucléaire italien (1975-1985)
Vincent Baggioni, La transition énergétique par le bas : logiques d’appropriation municipale des parcs solaires
dans le sud-est de la France
Partie 2 – Vivre les territoires énergétiques et s’y projeter
Pierre Fournier, Vivre avec le nucléaire. Des promesses tempérées par des incertitudes lourdes
Cesare Mattina, Davide Pellegrino, Plus de promesses reconverties que d’espoirs trahis. Les territoires de la recherche nucléaire au Piémont
Elena Greco, Après le nucléaire : le territoire de Trino dans la phase de démantèlement de la centrale
Ivano Scotti, Giovanni Carrosio, Les territoires du vent. Éoliennes et sociétés locales en Italie du Sud
Partie 3 – Décider de l’avenir : participations et mobilisations
Mathieu Leborgne, Le « débat public » autour d’une nouvelle installation nucléaire : l’occasion d’exprimer des attentes et, paradoxalement, des déceptions
Elisabetta Vezzosi, Le mouvement anti-nucléaire des femmes en Italie. Pacifisme, environnement, société
Stéphanie Dechézelles, Contester les énergies renouvelables. Comparaisons franco-italiennes des mobilisations contre le grand éolien
Conclusion – Elisabetta Bini, Barbara Curli, Pierre Fournier et Cesare Mattina