Atelier de lecture – Urban Fortunes de John Logan & Harvey Molotch : la ville comme « machine de croissance »
28 janvier 2022, 14h-16h30, EPS105
Atelier de lecture et de recherche – « Gouverner la ville »
Séminaire commun aux axes 4 et 6 de MESOPOLHIS – Gouverner la ville. Groupes sociaux spatialisés, institutions locales & politiques urbaines
Coordination et animation des séances : Claire Bénit-Gbaffou & Cesare Mattina
[Présentation, intention de ce cycle d’ateliers, rappel et comptes rendus des séances précédentes et calendrier des séances en cliquant ici]
Nous poursuivons notre réflexion sur « Gouverner la ville » à partir des textes classiques états-uniens et autour du débat entre théories élitistes et théories polyarchiques du pouvoir dans la ville, avec des extraits d’un livre qui fait date : Urban Fortunes, The political economy of place (1987) de John Logan et Harvey Molotch. L’ouvrage adopte une démarche historique et comparative, s’appuyant sur les nombreuses monographies développées au sein des community power studies. Les deux auteurs, marquant leur différence avec l’École de Chicago d’une part, la lecture marxiste de la ville d’autre part, prennent au sérieux la production de l’espace urbain, dont ils montrent la tension entre valeur d’usage et valeur d’échange et le caractère illusoire d’un « marché » foncier qui existerait indépendamment de l’action publique.
Dans la lignée des théories élitistes du gouvernement urbain, ils théorisent la ville comme une « machine de croissance » (growth machine), où les notables locaux, les élites politiques et une floraison d’entreprises ancrées dans le territoire, s’allient pour stimuler la croissance dont les auteurs montrent qu’elle n’est pourtant pas toujours la panacée, ni pour les citadins ni pour les finances locales. Ils analysent principalement deux aspects : la construction proprement hégémonique de cette idéologie de la croissance, dont ils pointent les travers pour les usagers de la ville ; et son évolution historique, alors que la mondialisation conduit à la mobilité accrue du capital et à un décrochage croissant entre rentiers locaux et milieux d’affaires internationaux.
Nous avons choisi trois extraits de leur ouvrage Urban Fortunes, The political economy of place (édition 1987, University of California Press) :