Séminaire axes 4 & Études urbaines : « Vivre et penser la métropole marseillaise en sociologue », en l’honneur d’André Donzel et présentation de son ouvrage "Explorer Marseille. De la cité à la métropole"

Jeudi 18 décembre 2025 | 10h – 12h30 | Mmsh, salle Duby

Événement organisé par l’axe 4 « Dynamiques socio-spatiales, mobilisations politiques » and l’axe transversal « Études urbaines » du MESOPOLHIS.

À l’occasion de la publication de son dernier ouvrage, nous accueillons le sociologue André Donzel qui, tout au long de sa carrière, n’a cessé d’Explorer Marseille de la cité à la métropole pour reprendre le titre et le sous-titre du livre (Presses universitaires de Provence). André Donzel intègre le CNRS en 1980 et le Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES) en 1998. Tout au long de sa trajectoire de recherche, il a publié une somme importante de travaux sur les processus de métropolisation à Marseille : outre la direction de Métropolisation, gouvernance et citoyenneté (Maisonneuve et Larose, 2001), il est l’auteur d’une trilogie sur les dynamiques urbaines marseillaises : Marseille l’expérience de la cité (Anthropos, 1998), Le Nouvel Esprit de Marseille (L’Harmattan, 2014), qui se clôt donc avec cet Explorer Marseille (PUP, 2025) [voir aussi le Fonds André Donzel à la médiathèque de la MMSH].

Cette séance est dédiée à la présentation et à la discussion de ce dernier ouvrage portant sur le paradigme de la cité marseillaise autant que sur son processus de métropolisation. Comment l’étude d’un terrain, sur plusieurs décennies, peut contribuer, par montée en généralité, à des connaissances fines et approfondies sur les évolutions du pouvoir local, son régime urbain, son économie politique, ses recompositions institutionnelles, sa société civile ? Quel protocole de recherche permet d’échapper au localisme, et ici à une certaine « marseillologie » qui, par idiosyncrasie, exceptionnaliserait le cas marseillais et constituerait une sorte de « local trap » épistémologique ?

La discussion de cette séance sera proposée par Claire Bénit (géographe-urbaniste, Aix-Marseille Université, MESOPOLHIS) et Nicolas Maisetti (sociologue, Université Paris 8, LAVUE).

Cette présentation est la première des deux occasions de mise à l’honneur d’André Donzel. La deuxième aura lieu courant 2026 et portera sur l’histoire, les développements et les perspectives des sociologies urbaines marxistes françaises voire de celle qui a été définie comme étant une « école française de sociologie urbaine ».

Programme :

10h00-10h15. Introduction de la matinée et présentation du parcours d’André Donzel par Cesare Mattina and Sylvie Chiousse

10H15-11h00. Présentation de l’ouvrage d’André Donzel, Explorer Marseille. De la cité à la métropole, Aix-en-Provence, PUP

11h00-11h30. Discussion de l’ouvrage par Claire Bénit et Nicolas Maisetti

11h30-12h30. Discussion-débat

Book summary:

Aussi loin que l’on remonte dans son passé, Marseille se définit comme une société politique : une « cité », au sens hellénistique du terme. Par-delà les turbulences de vingt-six siècles d’histoire, le paradigme de la cité n’a jamais cessé d’infuser dans la société locale, dans ses structures spatiales, sociales, voire mentales, et l’on peut encore trouver dans cette ville de nombreuses traces de cette matrice originelle. Les changements d’échelle opérés dans l’urbanisation à partir du XIX^e siècle ont cependant largement remis en cause les bases de la tradition civique marseillaise en termes territoriaux, économiques, sociaux et politiques. Un nouvel horizon institutionnel fait progressivement son apparition : la métropole. Officialisé en 2014, le projet métropolitain reste néanmoins controversé. L’amélioration, réelle, des performances économiques du bassin d’emploi au tournant du XXI^e siècle s’accompagne d’un accroissement continu des inégalités sociales et environnementales au sein de la métropole et d’une centralisation sans précédent de l’administration territoriale. La culture, dans ses différentes manifestations, devient dans ce contexte un vecteur décisif de socialisation. Elle nourrit l’attachement des Marseillais à leur ville, favorise le consensus entre les différentes composantes de la société locale et renforce le soft power de la ville à l’échelle nationale, voire internationale.